vendredi, septembre 30, 2005

je ne tiens à influencer personne. les risques de ne pas être écouté sont résolument trop grand pour amorcer ne serait-ce qu'une tentative. j'admets volontié avoir chercher, avec force conviction, au moins un de ces individus. j'ai édicté des catégories claires et simples, pour que moi-même, en toutes occasions sous-entendu, je puisse m'y rattacher. je l'imaginais donc soit petit soit grand, intelligent ou sourd. dans le doute, mieux vaut ne pas trop s'éparpiller. je me rabaissais aussi à prononcer des termes appropriés, toujours adaptés, non pas à la tête du client, mais à ces chaussures. aucun résultat. entre parenthèses, l'été était de loin la saison la plus difficile. a priori, cette sérénité en est la plus grande des causes, le motif irrévocable qui serait le plus souvent sité. j'emploie le conditionnel car personne n'eut le courage de me l'avouer clairement. je ne sais d'ailleurs pas comment une telle consertation fut possible, je ne trouve encore maintenant aucune explication logique, mais tôt ou tard, tout un chacun me disait que c'était facile de parler avec moi, que tout devenait clair. à ce moment là, comprenant distinctement, difficile de faire quand même autrement, qu'ils n'avaient pas besoin d'aide, je les remerciais sans prévenir du temps si bonnement perdu en ma compagnie. tous essayèrent de me retenir, de me remercier chaleureusement, de me convaincre de garder contact. mais ma recherche m'intimidait ailleurs, j'étais en mission. aujourd'hui encore, des gens me saluent dans la rue, sans que je ne les reconnaisse. j'imagine que c'est eux. en tout cas, ils disent qu'ils n'ont pas oublié, certains me répètent même des phrases que quelqu'un aurait dit, des phrases célèbres à mon avis vu qu'on me demande de m'en souvenir. au début, certains se montraient si consternés par mon ignorance, qu'incalmable, ils invoquaient le ciel en arguant que c'était moi. alors pour ne plus en vexer, je fais comme si. je souligne à la personne que ce jour là, j'y étais. d'autres plus rares, me persuadant de ma parfaite inutilité, sont devenus des amis. le mystère reste donc entier.
c'est l'avis de quelqun, et ce quoi qu'il arrive.